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  • : Le blog de cimo
  • : émotions, coups de coeur, coups de gueule, délire, humour, dérision... à lire selon votre humeur!
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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 19:13

Chênaie en fête

 

 

Nous irons ce soir à la chênaie

Délivrer les âmes enchaînées.

Notre amie la pluie les lavera,

Le vent complice les séchera.

 

Alors les habitants de la forêt

Verront s’agiter les sous-bois,

Le hibou se coiffer d’un béret,

Le jeune cerf jouer de ses bois.

 

Les glands jetteront leur bonnet,

Les chênes amuseront les genets,

Les biches pleurant de bonheur

Feront des perles de leurs pleurs.

 

Et toutes ces âmes rassemblées

Dansant et riant en assemblée,

Feront de joyeuses farandoles

Sous une lune à l’air tout drôle.

 

Nos âmes fatiguées et crottées,

Par la joie et la danse frottées,

A nouveau légères et libérées

Se prendront encore à espérer

.

 

 

                                         Cimo   le 27 février 2009

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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 16:51

>        


>    Je ne peux résister à mettre en ligne cette pensée de Thomas Jefferson que les victimes des "subprimes" apprécieront. Certes c'était en 1802...  Quote of the Week

 

 

Ø     'I believe that banking institutions are more dangerous to our liberties than standing armies. If the  American people ever allow private banks to control the issue of  their currency, first by inflation, then by deflation, the banks and  corporations that will grow up around the banks will deprive the  people of all property until their children wake-up homeless on the  continent their fathers conquered.'

 


>
Thomas Jefferson  1802

"Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques  priveront les gens de  toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession,  jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis"

Thomas Jefferson 1802

 

c'était en 1802...
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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 10:26

Grand banditisme

 

Douce au commun l’ère des grands malfaiteurs 

Celle des tractions, de la bande à Bonnot,

Des ennemis publics affublés d’un numéro,

Celle des bandits qui avaient de l'honneur.
 

Ils étaient classés au grand banditisme

C’était le sang à la une, pur classicisme.

Quelques morts à pleurer, braquages osés,

Fins brutales sans sépulture pour reposer.

 

Le temps est venu, celui des bons pilleurs

Protégés par les lois, anonymes escroqueurs,

Pas même mafieux, genre beaux messieurs,

De haute finance, aux costumes gris soyeux.

 

Pas notés au fichier du grand banditisme,

Professant l’irresponsabilité et le cynisme,

Ils dilapident les économies du balayeur,

Ruinent les états, sèment misère et malheur. 


Doux pour les humbles, le temps des tractions

Ni ruine ni peur pour l’homme en sa maison,

Les citoyens n’étaient alors point trop inquiets,

L’ennemi public n’était ni financier ni banquier.

 

 

                                                     Cimo  22février 2009

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 12:10

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
beau   bourgeois … a    renover
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 12:09
 
 
 
 
 
 
 
 
 
beau   bourgeois … a    renover
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
                                                
 
 
 
 
 
 
 
 
 
avertissement
 
 
 
 
 
 
Les personnages et les lieux évoqués dans cette nouvelle sont imaginaires. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait pure coïncidence.
 
Toutefois, celles ou ceux qui se reconnaîtraient dans les personnages les moins flatteurs sont amicalement encouragés à consulter surtout s’ils sont co- propriétaires depuis plus de trente ans !
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 12:08
Un hall d’ immeuble dit bourgeois .Un homme de haute taille , corpulent , peste en italien en réparant la porte de sa boîte aux lettres . Je me présente , nouvel arrivant 
-Qu’est-il arrivé ?
-Une fois de plus, me répond-il en excellent français ,on l’a forcée . Mais cette fois le courrier a disparu .Une enveloppe contenant quelques timbres de collection sans valeur marchande .J’ y tenais malgré tout car ils appartenaient à mon père .C’est une affaire troublante .
Il est vrai qu’une observation attentive de l’ ensemble des boîtes faisait apparaître une grande fragilité sans rapport avec leur aspect cossu . Hormis quelques-unes, renforcées de fraîche date, la plupart étaient de guingois , certaines carrément enfoncées .
Pendant que nous conversions aimablement histoire de faire connaissance j’ avais l’ impression que des portes palières s’ouvraient , discrètement .La même discrétion pensais-je que celle qui a salué notre emménagement .Sans doute par timidité également avait-on laissé au soleil le soin de nous accueillir chaleureusement . Il faut dire que c’était la première fois que nous habitions un immeuble occupé en majorité par des propriétaires bourgeois .Bourgeois ? Voire…
L’ assemblée générale des copropriétaires à laquelle j’ avais pu assister le lendemain de mon arrivée ne m’avait pas vraiment laissé l’impression d’une assemblée de gens de bonne compagnie .Je m’étais alors souvenu de ce que m’avait dit un vieil ami : « dans ce genre d’activité la plupart des gens montrent ce qu’ils ont de plus mauvais :muflerie, pingrerie ,mépris de l’autre ,individualisme forcené y compris contre leur propre intérêt et y compris pour les plus pingres ; stupidité ambiante et agressivité … » . A l’époque, n’ayant aucune expérience en la matière , je l’avais traité de vieux ronchon désabusé ,un tantinet misanthrope .
Je me voyais aujourd’hui contraint de lui rendre justice . La réunion avait rapidement dégénérée, des noms d’oiseaux volants bas ,une agressivité et un refus désespérant d’écouter les avis contraires . Encore ne s’agissait-il que d’un problème mineur concernant la sécurisation d’une porte de service ,besoin évident qui coûterait trois francs six sous comme l’aurait expliqué ma grand’mère .
J’avais pu alors observer chez certains l’angoisse de décider ,la peur des conséquences que, par manque d’imagination ,on ne maîtrisait pas . A quelques signes je soupçonnais un vieux bonhomme de se réjouir de la situation espérant bien que l’ on ne ferait rien pour valoriser le bien commun afin de pouvoir rafler au meilleur prix une chambre de bonne par- ci ,une ancienne loge de concierge par-là , une cave !
Si en plus on volait le courrier !…
Le lendemain je rencontrai le vieux grigou et ses propos ne démentirent pas mon jugement .Pendant dix bonnes minutes je dus subir un flot de paroles débité avec une telle suffisance que je maudissais ma bonne éducation qui ne me permettait point de lui claquer le bec. Sans doute son grand âge et n’avais-je pas suffisamment médité les paroles du grand Georges « le temps ne fait rien à l’affaire…quand on est c… on est c… » .
J ‘appris donc ainsi que monsieur LORCON ,le bien nommé , était le plus ancien dans ces lieux ,détenait la majorité des voix de la copropriété . D’ ailleurs ceux du sixième qui avaient eu l’outrecuidance d’installer des bacs à fleurs sur leur balcon l’avaient appris à leurs dépens . Le vent poussait d’insolentes pétales sur son balcon, un balcon en marbre ! Et le marbre ça se tâche oui, monsieur ! Ils ont reçu une lettre recommandée avec accusé de réception ,non mais !
Je renonçais à lui demander si c’était l’aquilon ou  « le vent  fripon »  qui dévoyait les fleurs. Il poursuivait : sa fille mariée à un moins que rien mais de grande famille ,sa petite fille mariée elle aussi avec un garçon de famille ordinaire ; mais ça ne tiendra pas je vous le dis moi , monsieur . Le voisin du dessous ,un escroc , celui du dessus un paysan et ces gens du septième qui laissent leurs deux enfants faire la cavalcade dans les escaliers ? Ils se croient dans un HLM ?
J ‘avais eu l’ occasion de croiser les enfants en question et je ne résistais plus à l’ envie de le stopper , quitte à perdre un peu de temps, de la manière la plus stupide qui soit je l’avoue .
-Ils se conduisent pourtant en garçons bien polis .Ils se manifestent un peu plus bruyamment que de vieilles personnes comme nous ,c’est vrai ,mais je trouve ça plutôt rafraîchissant non ?
Et comme je n’avais aucune envie de m’en faire une bonne relation j’assénais : - ce sont de gentils   rayons de soleil qui éclairent la grisaille d’un immeuble où la peinture fraîche n’a pas trouvé son chemin malgré une recherche manifestement très longue !
Farfouillant à la recherche d’un improbable courrier il stoppa net sa logorrhée . Son regard fuyant et furibard était éloquent . Je venais de me faire un ami .
2
 
Le monsieur qui réparait avec tant d’ardeur sa boîte à missives , Luigi CARPANINI , était un des rares à s’être conduit correctement lors de la réunion des propriétaires . Il avait beaucoup voyagé pour ses affaires et voyageait encore pour son plaisir sur tous les continents . Ouvert ,cultivé , nous eûmes très vite des discussions passionnantes sur le plan géopolitique ,l’avenir de l’Europe ,bref nous retrouvions la passion de nos jeunes années à refaire le monde et à mettre à contribution un cerveau que d’aucuns mettent au repos pour cause de retraite . Il était le paysan de LORCON…
Arrivée quelques mois avant nous madame EBERT ,petite dame seule et bien élevée, y compris en réunion , m’avoua souffrir de voir les portes et les visages se fermer dès qu’elle avait la mauvaise idée d’ avancer la plus timide des suggestions pour améliorer notre patrimoine commun.
J’avais observé avec amusement le comportement d’une autre solitaire , madame PROFATIG, aux faux airs de vieille fille , mais vraie faux- jeton . Elle était du genre pas-le-courage-de-ses-opinions ,volant témérairement au devant de la victoire . Lorsqu’elle avait à se prononcer elle annonçait de l’air le plus candide : «  Je suis encore indécise ,continuez le vote ,le temps que je réfléchisse »  . Immanquablement elle donnait alors sa voix à la majorité .
Quelques temps après je la questionnais au sujet de ces curieux vols et détériorations concernant le courrier .
Elle me gratifia d’un discours plus confus et hermétique que mille sourires de la Joconde . Je crus comprendre malgré tout que seuls les italiens et deux locataires étaient en cause et que, comme l’affirmait monsieur LORCON, il y avait quelques exagérations .Le ton sur lequel elle prononçait locataire ne laissait aucun doute sur son mépris à leur égard . Pauvre grand’ mère pensais-je tu n’as jamais pu être propriétaire et cette femme qui ne vaut rien t’aurait regardé de haut toi qui a donné au pays ton mari et deux de tes enfants pour des guerres imbéciles . Il existe comme cela autour de nous des gens qui ne se doutent même pas de leur odieuse petite non-existence .
Un autre cas m’intéressait ,celui de l’homme qui avait eu une attitude agressive et un langage de corps de garde à l’ égard des rares personnes qui avaient eu l’impertinence de présenter un projet de travaux . Déjà son patronyme pour lequel , il faut bien l’ admettre , il n’était pour rien ,n’évoquait pas la délicatesse : GROSTAERA .
Il ne pouvait par contre renier ni sa grossièreté ni sa goujaterie . Habituellement je ne me permet aucune moquerie facile sur les noms quelquefois curieux dont peuvent être affublés mes congénères mais il est des situations où ils correspondent tellement au caractère du porteur que je ne boude pas mon plaisir .
A la surprise générale il se lança ensuite dans un long monologue évoquant tour à tour le manque de considération à l'égard de ses justes positions  et l’absence de vigilance des autres membres de la communauté; par exemple personne à part lui n’avait remarqué l’égratignure sur le montant de la cage d’ascenseur ,dans le coin droit , en haut !
Il convient de préciser que ladite cage est en bois , plus verni depuis aussi longtemps probablement que lui et LORCON habitaient là .
Mon voisin de droite ,ancien dirigeant de société , semblait atterré à la fois par la grossièreté et l’incohérence du propos . Comme moi il en était à sa première assemblée et s’était placé en position d’observateur d’autant que l’ordre du jour ne présentait en soi aucune difficulté propre à déchaîner les passions .
-Si nous n’étions embarqués dans la galère, me lâcha-t-il, j’en rirais volontiers .
Homme d’action , habitué lui aussi à des réunions professionnelles dures , quelquefois houleuses mais visant généralement à déboucher sur une décision servant une prospective , un but précis ,une logique d’entreprise , il ne pouvait admettre de perdre son temps à faire semblant d’être important .
-Je vais m’occuper de ma collection de timbres . A bientôt dans un lieu moins habité de petitesse ,souffla-t-il .
Il sortit sans un mot ,laissant les autres participants médusés .  
Décidément me dis-je ,beaucoup de monde s’intéresse aux timbres .
Je ne me doutais pas que mon  « beaucoup de monde » correspondait autant à la réalité . 
 
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 12:06
Ce matin le ciel était uniformément bleu . Pas le moindre soupçon de cirrus , pas le plus petit souffle de vent ; un ciel paisible pour un jour paisible .
Je laissais cette lumière , cette paix m’envahir en songeant combien il est doux d’en jouir sans contrainte dans cet endroit béni des dieux . En cette fin de semaine la circulation automobile était minimale . Au square tout proche les enfants tissaient leurs souvenirs en compagnies de leurs parents . Cette ville nous avait conquis d’emblée   Suzanne et moi . Les parcs et squares étaient bien entretenus , surveillés sans crispation pour en assurer la tranquillité . Et la mer se trouvait au bout des rues.
-Bonjour monsieur !
Ce joyeux et retentissant salut me tira de ma rêverie naissante . Il émanait des petits princes des étages supérieurs accompagnés d’un homme d’âge mûr qui s’avéra être leur grand père .
-Alors mes seigneurs comment allez –vous occuper cette belle journée ?
J’avais imité la voix de l’ acteur qui interprétait le « bossu». Ils firent mine de dégainer l’épée .
L’aîné , suivi tant bien que mal par le plus jeune ,m’annonça sur le même ton qu’ils allaient faire un tour dans la proche montagne .
-N’est-ce pas Papy ?
-Vos excellences, je suis votre valet . Allons prévenir vos parents .
-Et ce soir Papy ,ajoutèrent les petits malins poussant leur avantage , nous classerons les timbres .
Ah bon ! Encore un collectionneur ! Serait-il possible ?…Non, non , je ne vais pas jouer les détectives amateurs !
Allons admirer la mer . Sous ce ciel là ce doit être somptueux .
Tous ces bleus copinant avec le turquoise soulignant la masse sombre des rochers et le regard arrêté par le seul horizon voilà de quoi chasser les mauvaises pensées .
Les mains dans les poches la tête pleine de couleurs je savourais sans retenue ces instants volés à la vraie vie . Pourquoi d’ailleurs ne serait-ce pas cela la vraie vie ? Je connaissais bien sûr la réponse mais il me plaisait dans l’instant de la mettre hors jeu .
Tiens donc ! Elle me rattrapait la vie et pas de la manière la plus joyeuse . Messire Grostaera se tenait devant moi . Sans préambule ,très excité , il vocifère .
-Vous vous rendez compte les italiens voudraient que l’on installe des compteurs d’eau pour chaque appartement . ça va coûter cher , les compteurs , les relevés !
-Oui mais il n’est pas anormal que chacun paie pour ce qu’il consomme ?
-Vous ne mesurez pas du tout les conséquences : actuellement nous sommes vingt deux à partager la facture . Si nous mettons des compteurs individuels nous ne serons plus que seize et la facture sera salée . D’ailleurs monsieur LORCON est de mon avis .
Et je ne cessais de me dire :reste calme , respire un bon coup l’air du large , il n’est pas pollué lui .
-Bon , si je vous comprends bien ce sont ceux qui ne consomment pas ou peu qui payent pour nous ? Est-ce que par hasard ce ne serait pas un petit peu malhonnête ?
GROSTAERA n’appréciait ni l’humour ni l’ironie . Les yeux exorbités , le souffle court ,prêt à bondir il réussit à articuler: -  Mais vous ne comprenez rien à rien , c’est contre votre intérêt ! De toute façon vous n’aurez jamais la majorité, finit-il ,mauvais ,avant de me débarrasser de ses miasmes .
Eh bien , me voilà maintenant avec deux vrais amis qui ne vont pas se priver de chanter mes louanges sur les paliers de notre auguste demeure .
Au retour je trouvais madame HEBERT partagée entre larmes et colère devant sa boîte à lettres dont la porte était arrachée .
-Regardez ,j’attendais pour aujourd’hui une lettre en provenance d’Angleterre .
-Que se passe-t- il donc dans cette maison ? Contenait-elle quelque chose de valeur ?
-Non mais un document important du notaire de mon fils qui a des affaires là bas .
-Qui peut être intéressé par ce type de courrier ? Ne serait-ce pas de la malveillance ?
-On ne peut exclure cette hypothèse à priori .
-A moins avançais-je qu’il s’agisse d’un collectionneur de timbres . ça ne paraît pas improbable : les personnes visées reçoivent toutes des lettres de l’étranger .
-Raisonnement valable pour les italiens mais moi qui pouvait savoir ?
J’avais ma petite idée mais chaque chose en son temps . J’allais devoir m’impliquer car moi aussi je recevais du courrier de l’étranger .
Je devrai , malgré ma répugnance, faire les paliers . Blinde-toi ,prend l’armure et attention aux moulins à vents me dis-je , dépité de ne pas trouver meilleure formule pour me motiver .
 
 
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 00:00
Faire les paliers ,facile à dire ...
Sonner aux portes et poser les questions qui me tenaient à cœur ?Ce serait une approche directe correspondant à mon tempérament . Mais je savais que cette façon de faire avec des personnes qui se méfiaient de tout et de tous était vouée à l'échec . Me restait donc la rencontre fortuite ,dans les escaliers , la bouche en cœur , les bras ouverts , enfin ...autant que je le pourrais . Je ne sais pas jouer du violon ,d'aucun instrument d'ailleurs ,mais je me souvenais avoir fait du théâtre amateur ,ça devrait me servir .
-Bonjour ,madame PROFATIG ,comment allez - vous ?
-Très bien merci .
Ca se présentait plutôt moyen . L'inimitié c'est souvent comme le coup de foudre , réciproque et immédiat . J'essayais donc la flatterie .
-Puis-je me permettre de vous dire que je vous trouve très élégante ? Ce foulard fuchsia ! Une vrai touche de bon goût !
De la façon dont elle me regarda alors je pus suivre le moindre mouvement de ses neurones .
-Se ficherait-il de moi ? Il a l'air tellement benêt ,non , ma parole il...il a l'air de me trouver réellement agréable oui c'est bien un regard d'homme qui ...
En la voyant brusquement rougir je me dis que j'aurais dû persévérer dans la comédie . J' en profitais pour relancer la conversation .
-Appréciez-vous comme moi le calme de cette maison ?
-En effet vous avez raison de souligner cela . Vous savez il y a beaucoup de personnes âgées calmes et pondérées comme il sied à cette période de la vie .
Instinctivement je regardais ma main droite au cas où , à mon insu , on m'y aurait déposé une tasse de thé . Non je n'étais pas dans le salon de la comtesse ! Je me repris et sur le même ton :
-Certes vous êtes une des exceptions en l'occurrence et la plupart de nos voisins sont sans doute plus enclins à écouter du CHOPIN et du MOZART que du Rock ou du Rap , faire collection de timbres plutôt que monter ou descendre les escaliers quatre à quatre .
Je retins mon souffle . Avais-je été assez naturel ,allait-elle me laisser choir ,devinant l'ironie ?
Elle esquissa un sourire vite réprimé - on ne se laisse pas aller devant un inconnu - mais je la sentais tout de même moins tendue .
-Il est curieux que vous me parliez de collection de timbres . Mon défunt mari s'y adonnait mais je n'y connais rien et j'avoue le peu d'intérêt que j'éprouve à cet égard .
-Mais vous avez peut-être un trésor en votre possession minaudais-je ?
- J'en serais fort étonnée car j'ai montré cette collection à monsieur LORCON et il m'a fait comprendre          que mon pauvre mari était plus enclin à juxtaposer les couleurs , plutôt comme un peintre que comme un éminent spécialiste cherchant à dénicher la rareté valorisante .
Si monsieur LORCON, décidément omnipotent , s'était prononcé , la messe était dite .
-Monsieur LORCON est donc un expert ? Je croyais que c'était monsieur CARPANINI ?
-De fait ils le sont tous les deux mais j'accorde simplement plus de confiance à l'un qu'à l'autre ,d'autant que CARPANINI est un ami de CARPENSA le voisin du dessous de monsieur LORCON .
Voilà donc la boucle bouclée . J'avais affaire à une autre inconditionnelle du malin manipulateur LORCON . Manipulateur ou seul détenteur d'informations gênantes ?
Je n'avais plus rien à tirer de cette dame . Je décidais d'en rester là .
-Je vais devoir vous quitter Madame PROFATIG ; je vous souhaite une excellente journée . Ah ce fuchsia !...
Pas très fier de moi , je dévalais les escaliers pour atteindre l'air frais sinon pur de la rue .
 
Je récapitulais : un grand père sympa et deux petits fils à l'esprit collectionneur , désireux de faire plaisir à papy,
un italien expert et victime d'un vol de courrier ,un vieux pingre coquin , également expert ,mauvais comme la gale, teigneux ,bien déterminé à conserver sa suprématie sur l'immeuble ,un GROSTAERA aux allures d'exécuteur des basses oeuvres   , une veuve impressionnable . Ah j'allais oublier l'ancien gérant de société, monsieur MARPOS .Tous pouvaient être soupçonnés de rechercher , par tous moyens , à assouvir leur passion.
 
Ça se compliquait eu égard aux nombreux suspects potentiels . Par contre si l' on retenait la seule thèse d'un collectionneur le champ d'observation était relativement restreint .
Et pourtant sans que je puisse le formuler clairement cette seule voie ne m'apparaissait pas crédible à cent pour cent .
 
Quelques jours plus tard mes doutes trouvaient une ébauche de fondement . L'annonce du prochain tiers provisionnel ,le miel de Bercy , ne m'étant point encore parvenu , je téléphonais à mon contrôleur préféré pour le prier de bien vouloir me l'expédier . Il m'informa alors que la chose avait été faite depuis plus de quinze jours .
 
 
5
 
 
Le facteur me confirma avoir déposé ce genre de courrier, très reconnaissable, pour la plupart des habitants de l'immeuble , voilà une bonne dizaine de jours . Mon courrier s'était donc égaré . Ma boîte à lettres n'ayant pas été forcée ,restait à savoir comment . Une erreur du facteur ? Peu probable ,il connaissait son monde sur le bout des doigts depuis vingt ans qu'il assurait sa tournée dans le quartier .
Il ne s'agissait plus de timbres et d'actes commis au nom d'une passion .
Il y aurait ainsi deux types de prédateurs dans cette communauté ? Comment y croire et du coup vers qui orienter les soupçons ?
Cette affaire ou plutôt ces affaires prenaient une tournure plus que déplaisante .J'avais été imprégné- comme , je pense , la majorité des gens de ma génération - du caractère quasi sacré et en tout cas inviolable du courrier .
Dans ces murs d'apparence vieillotte et paisible, tapie, sournoise , quelle vilenie derrière les portes palières ?
Et derrière lesquelles ?
 Je n'éprouvais aucun penchant à résoudre les énigmes et j'étais prêt à chasser celle-ci de mon esprit . Après tout mon préjudice était inexistant ; il est bien précisé par notre bien aimé fisc que nous sommes tenus de verser notre contribution à l'échéance en l'absence de toute autre précision de ses infaillibles services . Peut être malgré tout était -ce une erreur du postier et le quidam ayant ouvert par mégarde une enveloppe qui ne lui était pas destinée n'aura pas osé le dire par crainte d'une éventuelle suspicion ...
Restait tout de même le doute , ce poison de doute . Je savais sans vouloir encore me l'avouer , que je n'aurais de cesse d' avoir une explication fiable et rationnelle .
 Une rencontre tout à fait fortuite allait me conduire bien plus loin que je ne l'aurais souhaité .
Je partais acheter notre pain quotidien lorsque je tombais nez à nez avec GROSTAERA .La journée commençait mal. Pourtant il paraissait tout calme , tout doux . Après m'avoir très correctement salué , m'abreuvant d'oiseuses considérations sur le temps et , allez savoir pourquoi ,sur ces parisiens et autres étrangers qui font monter les prix de l'immobilier , il posa la question qui lui brûlait les lèvres .
-Avez -vous réfléchi à ce que je vous ai dit l'autre jour ?
En toute mauvaise foi je prétendis ne pas me rappeler le sujet évoqué .
-Au sujet des compteurs d'eau quel camp choisissez-vous ? Celui des gens qui n'habitent ici que quelques semaines par an ou ceux qui sont résidents permanents ?
Je savais bien que ma réponse n'allait pas lui plaire .
-Je ne vois pas très bien pourquoi je devrais choisir . Nous sommes tous copropriétaires et le fait que nous soyons présents ici , souvent ou non , ne change rien à l'affaire . Nous devons payer l'eau que nous consommons ni plus ni moins et pour cela il existe des compteurs .
-Vous rendez-vous compte qu'installer ces compteurs entraînera des frais et que la facture au total sera plus lourde ?
-Oh il ne faut rien exagérer la pose coûte moins de cinquante euro quant à la consommation chacun doit l'assumer .
-Croyez-vous donc que tout le monde a les mêmes moyens que vous ?
-Et quels moyens ai-je donc que les autres n'ont pas ?
-On entend des choses vous savez , le train de vie , les impôts...
-Pardon ! Vous voulez dire qu'ici on discute des impôts des uns et des autres ? Et sur quels fondements s'il vous plaît ?
-Ben ... je ne sais pas moi , je disais ça comme ça ,les gens parlent ...
-Ah oui ! qui ? où ? Quand ? J' allais perdre mon sang froid , j'inspirais profondément . Monsieur GROSTAERA
vous m'en avez trop dit ,dites-moi qui répand ces sornettes !
-Ne comptez pas là dessus et rappelez-vous :choisir son camp ! Il battait en retraite et je ne le retins pas . Il ne dirait rien de plus mais j'avais maintenant une piste sérieuse .
J'étais désormais persuadé que la correspondance des impôts n'était pas perdue mais aux mains d'un ou de plusieurs personnes animées des meilleures intentions de nuire .
Quoi qu'il en fut je pouvais rayer un suspect de ma liste : GROSTAERA . S'il avait été l'auteur du détournement il ne m'aurait pas parlé en ces termes si stupide soit-il . Il n'avait commis son indiscrétion que sous le coup de la colère ,j'en étais convaincu .
De plus je pouvais écarter mes petits princes que je n'avais d'ailleurs jamais réellement soupçonnés .
MARPOS pouvait également être disculpé . Tiens voilà que j'employais un langage de policier ! Je commençais à être pollué par cette malignité . Je promis de me surveiller . Il ne me faudrait pas tomber dans ces misérables menées de sales petits bonshommes sous peine de leur ressembler bientôt .
Cette seule perspective me redonna tout le tonus dont j'aurais besoin dans les heures à venir . Je venais de décider d'aller traquer la bête en sa tanière .
 
6
 
 
 
 
 
 
Selon une habitude maintenant établie je me dirigeais vers le bord de mer afin de réfléchir à la manière
d' aborder l'ignoble . Comment le faire avouer ? Comment l'amener à parler de ses complices car je n'avais aucun doute à ce sujet , il ne pouvait agir seul . Qui pouvait le prévenir de l'arrivée de courrier intéressant ?
Suzanne à qui j'expliquai la situation me conseillait de m'adresser à la police ,mais je savais bien que celle-ci
ne pourrait pas grand chose . Nous n'avions pas le moindre élément matériel à faire valoir .
Je me rendais compte tout d'un coup que la tâche s'annonçait rude et que l'entrevue ne s'imposait qu'afin que nul n'ignore être démasqué . Il ne me fallait pas en attendre davantage . Passons une nuit là dessus décidais-je .
C'est ainsi qu'à la première heure je me tenais prêt .
Mais que se passait-il donc ? Des cris de femmes , une voix d'homme aisément reconnaissable ( LORCON ) ,une galopade dans les escaliers et des portes qui claquent violemment .
J'allais m'enquérir de ces curieux mouvements lorsque je me heurtais à deux ambulanciers qui se dirigeaient vers l'appartement des LORCON .
Est-ce que le vieux coquin serait souffrant , pensais-je sans la moindre émotion ?
Le brancard ne portait pas le vieux mais une vieille dame blanche comme la craie . J'eus le temps de capter son regard avant que la porte de l'ascenseur se referme .
Un regard exprimant la souffrance bien sûr mais bien plus que cela . J'avais eu l'occasion par le passé de rencontrer cette souffrance mêlée de désespoir mais encore de honte .
Bon sang de bonsoir ce n'était donc pas un simple malaise ! Le vieux salopard !
Je ne fus pas surpris de voir deux policiers sonner à la porte que l'infâme avait promptement claquée dés le départ de sa femme .
- Je remontais chez moi quelque peu nauséeux . Ainsi il battait sa femme ! J'avais tout imaginé mais ça , ça dépassait l'entendement .
Deux heures plus tard un des policiers se présentait à ma porte . Après s'être assuré de mon identité il me tendit une enveloppe ouverte . Une enveloppe de l'administration fiscale contenant l'appel du tiers provisionnel trouvée me dit-il avec d'autres concernant la quasi totalité des propriétaires et locataires .
Vous a-t-il dit comment il se les procuraient ?
-Lui non mais la jeune fille qu'il employait au noir , en la payant selon son humeur (ce qui l'a décidée à alerter les services sociaux ) ;ses dires ont été confirmés par sa femme qui va dorénavant vivre chez sa fille . En fait il s'était constitué au fil des ans un jeu de clés ouvrant toutes les boîtes aux lettres .
-Bien mais comment connaissait-il l'arrivée d'un courrier intéressant pour ses sales manigances ?
-D'après la petite femme de ménage il sondait le facteur qui , bien involontairement , le renseignait ne se méfiant pas de ce vieux monsieur qui se montrait si gentil à son encontre lui prodiguant même des conseils pour placer ses économies. Je m'imaginais bien la scène en effet " -Ah mon cher Joseph vous devez être éreinté par cette chaleur . Dites donc votre sacoche est bien grosse aujourd'hui ?
M'en parlez pas c'est le fisc qui pèse disait-il en riant . Et ça arrive toujours en même temps ce genre de choses" ...
-Il est même probable , poursuivait le policier , qu'il obtenait de l'aide d'un autre habitant mais nous n'avons pu avoir de certitudes et comme aucune plainte n'a encore été déposée nous en resterons là pour l'instant .
Je le laissai partir sans rien dire et pourtant je savais qui était le complice . Je devais me concerter avec les autres victimes .J'étais toutefois sûr qu'il n'y aurait plus de vols de courrier dans l'immeuble .
Ainsi il tenait son pouvoir , son dérisoire pouvoir de vieillard tyrannique , grâce aux renseignements contenus dans le
courrier volé .Aux yeux de gens influençables ça lui donnait l' aura d'un gourou !
Mais il faut bien l'avouer , s'il n'avait pas été aussi pingre , la femme de ménage ne l'aurait probablement jamais dénoncé.
Les façades bourgeoises peuvent ainsi cacher bien des misères et ZOLA serait peut-être bien étonné d'avoir à décrire
encore les mêmes turpitudes qu'en son temps . Le temps qui ne fait décidément rien à l'affaire !...
 
 
7/7
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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 10:35

 

 

HYPER ,HYPER , HYPER Périssables
 
 
 
 
Ils étaient beaux ils étaient laids , ils étaient maigres, petits ou gros
 
Et tous poussaient , l’ air grave , l’œil rond fureteur , le chariot .
 
Ils allaient ainsi , têtes baissées , têtes de biais , tête de veaux
 
Comme bœufs à l’ abattoir , anonyme cohorte de manchots
 
Et moi j’ y étais , tête en l’ air , tête nue , l’air idiot !
 
 
 
Caddy devant,  mémé derrière , pépé râlait ,
 
Pensait que toute sa vie de peine , à trimer , à ramer
 
Glissait vers l ‘ hyper , le périssable , le pousse-à-dépenser ,
 
A tirer des hyper gondoles sa dose molosse de cholestérol ,
 
Le caddy plein de choses lui rendant quelque peu de gloriole .
 
 
 
Ils allaient tête à droite , tête à gauche , cherchaient ,
 
Se suivaient , se politessaient , se heurtaient , esquivaient
 
Et les gondoles fouillées , dérangées , se vidaient , dégonflées
 
Et pépé émoustillé ,en caisse vidait son porte-monnaie
 
En pensant au proche tête à tête avec le mufle…persillé !
                                            
                                                     
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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 10:11

              LE GRI-GRI


Mon gri-gri est si beau que les filles ébahies

Achètent chez moi tous les filtres utiles,

Prunelles d'amour pour mon gri-gri joli

Et là, mon frère, je suis le plus habile!


T'as vu mon frére, mon gri-gri, ma couverture?

C'est un gri-gri magique, à mettre en devanture.

Quand la Vieille vient,son grand truc à la main,

Moi, avec ça, je suis bien plus malin que le Malin!


Quand, l'autre jour, tombé du ciel, le pied de mort

Sur la forêt est arrivé je lui ai fait pied de nez.

Il est parti fâché, mauvais, regard plein de sorts.

Il savait que pour gagner il devrait retourner!



Quand il est revenu, quand la forêt s'est cassée,

Quand le monde a croulé, que le feu a tout dévoré,

J'ai filé au-dessus des nuages, sans m'arrêter, vrai.

IL m'a accueilli, IL m'a dit: même un gri-gri peut sauver!

                                                cimo

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