Cheminement
Sur cette sente improbable
Ce chemin plein de broussailles
D’épines, de sable et de rocaille,
Tortueux, montant et mystérieux,
Plein de bosses et de creux
Il vécut le beau, le détestable.
Un spermatozoïde fort véloce
Et un ovule en mal de noces
L’avaient mis là aux premiers frimas
Par nature, par hasard, sans embarras.
La faim au ventre, le froid en été,
Tendresse fugueuse et vie confinée,
L’angoisse du têtard dans le pré.
Rude fut la première montée,
Au premier col, au premier palier,
Sous un ciel de peines annoncées,
Il observa le soleil tentant la percée.
Il sut alors que, seul, sans se lier,
Il lui faudrait ainsi aller chercher,
Pas à pas, sans bâton, dents serrées,
Jusqu’aux plus hauts rochers,
Cette lumière qui fait du passé,
D’aimables contes pour écoliers.
Il grimpa longtemps, tête brune,
Vécut beaucoup de blondes lunes,
Oeuvra nuit et jour sans relâche
Accomplit une à une toutes les tâches
Jusqu’à oublier l’improbable sente
Jusqu’à dévaler toutes les pentes
A croiser petites joies et fulgurances
A trouver même la reine de sa vie
Pour chanter le bonheur d’être en vie
Tête blanche de souvenirs et d’espérance.
CIMO le 1er juillet 2008